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Voyager avec le Syndrome de l'Intestin Irritable (SII)

Pas toujours facile de voyager sereinement lorsque l’on est atteint du Syndrome de l’Intestin Irritable (SII). Notamment lorsque l’on est en plein régime FODMAP ou sujet à plusieurs intolérances alimentaires.

C’était quelque chose de très nouveau pour moi qui aime l’improvisation, du jour au lendemain avec mon SII j’ai dû apprendre à programmer mon itinéraire.
Et il y a deux besoins fondamentaux dans notre cas : ce que l’on mange et l’accès aux toilettes. Si ces besoins sont sécurisés, on peut partir sereinement.

Je vous donne donc mes conseils dans cet article et ce podcast suite à mes retours d’expériences. N’hésitez pas à partager aux Foodmapers vos conseils ou vos propres retours d’expériences en commentaires ci-dessous 🙂

Sommaire

  • Voyager en voiture avec l’intestin irritable
  • Voyager en train avec l’intestin irritable
  • Voyager en avion avec l’intestin irritable
  • Gérer son intestin irritable à l’étranger
  • Nuit insolite avec l’intestin irritable
  • Dans ma trousse de secours

Voyager en voiture avec l'intestin irritable

Prendre la route alors que l’on est atteint du syndrome de l’intestin irritable peut être un poil stressant, que ce soit un long trajet en Twingo ou un road-trip en van. Dans les deux cas il faut s’organiser pour manger et trouver des toilettes. Pas une mince affaire ! Voici donc mes astuces :

Pour manger ?

Il faut anticiper votre repas. Quel est la durée de votre trajet ? Vers quelle heure souhaitez-vous vous restaurer et où serez-vous géographiquement à ce moment-là ?  Est-ce qu’il va y avoir du trafic qui risque de me retarder ? Ce sont autant de question à vous poser avant de partir tête baissée dans votre guidon. Le plus sécurisant pour vous est d’emporter votre propre gamelle ou sandwich. Vous êtes sûr de ce qu’il y a dedans pour éviter la crise d’intolérance qui tombe mal… Dans la plupart des stations d’autoroutes vous trouverez même un micro-ondes pour faire réchauffer votre propre plat. Ce n’est pas autorisé qu’aux clients. Quand bien même, si vous récoltez une remarque désobligeante, expliquez vos intolérances alimentaires, on vous laissera tranquille à coup sûr ! Pas de possibilité d’emporter votre propre nourriture ? C’est dans ce cas précis que les fast-foods deviennent ma passion. Et oui, en cas de nécessité (ou si vous aimez ça d’ailleurs) vous pouvez manger au KFC, Burger King, Macdo.  (J’en cite plusieurs, je ne suis pas payée pour leur faire de la pub 😁). Il suffit de choisir un menu nuggets-frites avec de l’eau ou un petit jus d’orange (attention si vous êtes intolérant au fructose, privilégiez l’eau). Mais pas de dessert hein faut pas pousser quand même 😅 Mais vous allez me dire : il y a du blé dans la panure des nuggets ! C’est exact. Et elle est tellement épaisse que vous pouvez facilement l’enlever. Pour ma part, je suis très intolérante au fructane mais je tolère très bien les panures de blé. Donc n’hésitez pas à faire le test avant de partir en voyage ou pour un long trajet.

Mise en garde :

Evitez les potatoes. De manière générale, préférez toujours les frites aux potatoes. Ces dernières sont trop souvent des produits reconstitués à base de pomme de terre et d’amidon de blé.
Evitez les sauces. Sauce barbecue, ketchup, mayo,… toutes ces sauces contiennent du sirop de glucose-fructose. Ne relâchez pas votre vigilance.

Pas de fast-foods en vue ?
Une ultime solution est d’aller dans une station d’autoroute et de vous acheter un paquet de chips. Il est possible de prendre une salade composée mais vous allez vous amuser à faire le tri, car c’est d’en trouver une sans un seul ingrédient chargé en FODMAP.

Attention, choisissez une salade qui propose une vinaigrette huile d’olive-vinaigre et surtout pas une sauce type sauce crudité, qui sera chargée en polyols.

Les toilettes SVP ?

Malgré toutes vos précautions vous ressentez un besoin pressant, une crise qui survient ? C’est comme pour se restaurer, le mieux c’est de tracer son itinéraire à l’avance pour repérer les toilettes sur la route. Je vous conseille notamment de les repérer avant votre repas et de calculer le temps pour y accéder si besoin. Quand on voyage en France c’est plutôt facile d’en trouver ou de s’arrêter dans un commerce. Après pour le road-trip en Islande, ben vous faites comme moi : entre vos deux portières sur le bas-côté, vous priez pour qu’aucune voiture ne passe au même moment 😁

Les Foodmapers qui ont lu cet article ont aussi lu :  01. 7 habitudes alimentaires pour apaiser votre intestin

Voyager en train avec l'intestin irritable

Pour manger ?

Comme avant de partir en voyage en voiture, il faut anticiper ! Faire son propre plat à emporter est la meilleure option. Préférez quelque chose de froid car on connaît tous la queue du wagon bar… Si c’est juste pour demander à faire chauffer votre plat et vous faire recaler autant éviter. Sauf si votre partenaire de route veut absolument son paquet de cacahuète et sa canette de bière pour 18€, là vous pouvez faire d’une pierre deux coups. Et si je n’ai rien prévu ? Les options du wagon bar faibles en FODMAP sont très limitées et souvent en rupture de stock ! Vous allez pouvoir trouver une salade de riz, des chips et des petits gâteaux au sarrasin, mais pas grand-chose de plus. Si vous partez tout de même sur cette option je vous conseille de commander en avance grâce à votre l’application sncf ou sur le site lebar.sncf.com. Et en gare ? C’est un vrai défi. De toutes les enseignes alimentaires présentes en gare, c’est mission impossible de trouver autre chose qu’un paquet de chips ! J’ai testé une fois le corner japonais, j’ai été malade quand même ! Les sauces sans doute… beaucoup trop industrielles. Du coup soit je prévois un plat soit j’arrive bien en avance pour choper un menu fast-food. Quand je vous dis que ça va devenir une vraie passion les nuggets-frites en voyage 😄

Les toilettes SVP ?

Repérez bien si les toilettes de votre rame sont disponibles et fonctionnelles. Si ce n’est pas le cas il faudra en trouver d’autres quitte à changer de wagon donc autant le savoir à l’avance. En cas de crise, n’hésitez vraiment pas à y aller quand même. Même si je sais à quel point cela peut être gênant, surtout niveau odeurs. Mais n’oubliez pas que ce n’est pas de votre faute, vous êtes malade. Le syndrome de l’intestin irritable est une maladie chronique des intestins. Mais si c’est vraiment trop malaisant pour vous, emportez un mini flacon de parfum/désodorisant de voyage.

Voyager en avion avec l'intestin irritable

Pour manger ?

Manger en avion avec l’intestin irritable peut s’avérer plus compliqué qu’en train ou en voiture. Principalement parce qu’on ne peut pas ramener à manger à bord. Mais aussi parce que j’ai remarqué que voyager en altitude avec le Syndrome de l’intestin Irritable donne encore plus de flatulences ! Surtout quand on ne connait pas encore nos intolérances alimentaires. Autant éviter de manger n’importe quoi, mais pas d’autre choix que de trouver de quoi se ravitailler avec l’un de leur plateau repas. Ce n’est pas impossible pour autant.

En effet, en général il y a toujours un plat principal à base de viande-riz que vous pouvez prendre. Vous serez vigilant sur les légumes et les fruits à sélectionner faibles en FODMAP. Vous refuserez le pain et les produits laitiers. Tout cela surtout si vous êtes en phase d’exclusion du régime FODMAP. C’est plutôt restrictif donc je vous conseille vivement de bien manger avant votre départ.

Mon astuce pour les vols long courrier
Je partais souvent à Hong Kong pour le travail, presque 12h de vol. C’est extrêmement long, surtout si on ne peut pas manger grand-chose… J’avais donc pris l’habitude de partir avec un vol de nuit avec départ le soir vers 21h. Je me faisais un bon gros diner juste avant chez moi pour pouvoir décliner le plateau repas au décollage. Je m’installais directement pour regarder un film puis j’enchaînais sur une nuit de 9h de sommeil. Enfin de sommeil, c’est vite dit ça restait un voyage en avion en classe éco 😅.

Mais au moins mon estomac habitué à ce rythme ne réclamait rien. Et une fois arrivée, c’est le soir là-bas : dîner au resto avant de retourner me coucher pour une autre nuit de sommeil et ainsi être fraîche le lendemain matin. Faut bien récupérer du voyage !

Les toilettes SVP ?

Gros avantage pour nous les Foodmapers, les toilettes en avion sont très souvent propres et fonctionnelles. Vous pouvez même restez ultra discret en y allant durant un vol de nuit eh eh.

Gérer son intestin irritable à l'étranger

Pour ce qui est de l’organisation, elle doit être bien rodée comme pour un voyage dans votre pays d’origine.

Les Foodmapers qui ont lu cet article ont aussi lu :  Quelles farines utiliser en cas d'intolérance aux FODMAPs ?

En revanche, vous craignez de ne pouvoir exprimer clairement vos intolérances alimentaires en voyage à l’étranger ?

N’ayez crainte, le Centre européen des Consommateurs a mis en ligne un site très facile d’utilisation, destiné à la base pour les allergies alimentaires. Il s’agit de fiches de traduction des principaux allergènes dans les 21 langues de l’Union européenne.

En dehors de l’Europe, l’anglais est de mise. Et si vraiment vos hôtes ne parlent pas un mot d’anglais, vous avez toujours la possibilité de préparer sur votre smartphone ou sur une fiche, les images des aliments que vous ne pouvez pas consommer.

Nuit insolite avec l'intestin irritable

Votre +1 a décidé de vous faire une surprise, ce weekend ce sera nuit insolite ! Igloo, bulle dans les champs, cabane perchée dans les arbres, roulotte,… Aujourd’hui les offres ne manquent pas pour sortir de sa routine de manière originale.

Pour avoir testé une nuit en cabane dans les arbres je peux vous dire que c’est une fabuleuse expérience ! Qui fut cependant un poil stressant. Et oui, qui dit cabane, dit ni eau ni d’électricité. Dit aussi… toilettes sèches. AH. C’est là que ça se gâte. Heureusement, j’étais déjà soulagée de mes symptômes grâce au régime FODMAP donc je connaissais bien mes intolérances. En revanche, hors de question de se laisser aller à faire des écarts au restaurant. C’était régime FODMAP strict.

Vous imaginez une crise digestive en pleine nuit ? Il faut descendre de la cabane par l’échelle, s’installer au-dessus des toilettes sèches, qui ne sont en fait qu’une micro-cabane avec à l’intérieur une planche de bois trouée au-dessus d’une bassine. Sans chasse d’eau, sans électricité (vous avez droit à une lampe torche). Quand vous remontez, il n’y a qu’une bassine avec un bidon d’eau pour se débarbouiller. Pas de douche pour se nettoyer si besoin. Sans parler du souvenir imparable que vous allez laisser à votre hôte qui se charge de vider la bassine des toilettes sèches… Les Foodmapers me comprendront 😅

Non vraiment, je vous conseille chaudement de bien connaître vos intolérances alimentaires avant de vous aventurer dans ce genre d’expérience. Qui n’en reste pas moins fabuleuse à vivre ! 😉

Dans ma trousse de secours

Prévoyez toujours des remèdes qui peuvent vous aider à surmonter une crise lorsque vous partez en voyage. Notamment, des gélules de charbon, très efficaces pour contrer une forte crise digestive de diarrhée. Vous pouvez en prendre soit pendant la crise, soit au moment du repas en prévention. A ne pas faire tous les jours : ce n’est pas un remède miracle et à la longue cela va vous constiper. Cela colore les selles en noir, ce n’est pas grave en soi, en revanche on peut passer à côté d’un symptôme de sang dans les selles c’est pourquoi le charbon n’est pas à prendre sur le long terme. Même si je ne suis pas une adepte des probiotiques et que je n’en recommande pas l’utilisation (à lire mon article : Probiotiques, traitement miracle ou faux-semblant), il se peut que pour vous cela fonctionne. Donc ne les oubliez pas, mettez les bien dans votre trousse de secours. N’oubliez pas non plus vos sachets de tisane de menthe poivrée, qui calmeront vos crises digestives grâce à l’effet antispasmodique. Je vous souhaite un très bon voyage !

L'accessoire ultime... le papier toilettes !

J’ai failli oublier de vous parler de l’accessoire ultime à ne surtout pas oublier en voyage… En même temps je suis de team SII-C, donc constipée. J’ai de la chance, les crises de diarrhées sont plutôt rares chez moi, mais pas impossible non plus. Donc s’il y a bien quelque chose à ne pas oublier dans votre sac de voyage, c’est le papier toilettes !! Combien de fois on se retrouve dans des toilettes où il n’y a plus de papier ? Déjà pour uriner c’est problématique, alors en crise digestive à cause du syndrome de l’intestin irritable c’est juste impensable. Si vous avez de la place prévoyez plusieurs rouleaux de papier toilettes. On n’est jamais trop prudents 😉 Je vous souhaite un très bon voyage !
J’espère que cet article vous a plu et va vous aider pour encore mieux vous guider dans votre quotidien de Foodmapers. Et vous ? Avez-vous déjà voyagé avec le Syndrome de l’Intestin Irritable (SII) ? Avez-vous un retour d’expérience, des astuces ou des anecdotes à nous partager ? N’hésitez pas à laisser un commentaire ci-dessous ⬇ Vous êtes également libre de partager cet article autour de vous : les Foodmapers sont plus nombreux qu’on ne le pense 😉

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Nicolas ROZALSKI
2 années il y a

J’ai été malade étant petit, j’aurais bien aimé connaitre toute ces astuces ^^
Mais aujourd’hui c’est ma copine qui va te dire merci je crois ! :p

Sophie
2 années il y a

Super article très complet! ce n’est effectivement pas toujours évident de voyager en étant atteint d’un SII. Je connais une personne dans ce cas je vais lui montrer ton article, c’est parfait en période de vacances :).

emma
2 années il y a

Merci pour cet article très riche d’informations. On sent vraiment le vécu et donc des conseils pertinents. Cela ne doit pas être facile tous les jours d’avoir ce SII mais heureusement que le diagnostic posé t’a permis de t’adapter et parer aux divers inconforts qui surviennent surtout en voyage !